Construire sur la pente
Fiche n°1
Construire et rénover à Labeaume : Recommandations architecturales
Notre commune de Labeaume s’est doté d’un PLU (Plan local d’urbanisme) qui pose les règles d’un aménagement raisonné de son territoire. Le but est de permettre un développement maitrisé de la construction tout en préservant nos paysages et notre patrimoine. Le développement du bâti sur la commune se doit d’être harmonieux et équilibré pour respecter les principes de l’architecture traditionnelle. Les nouvelles formes d’habitat liées à de nouveaux modes de vie, les nouveaux matériaux liés à l’éco-construction doivent être des éléments contribuant à cet équilibre dans un souci de développement durable. La référence à l’architecture locale passe par une bonne compréhension des formes et des modes constructives locaux. Une couverture de tuiles ronde, un enduit de ton neutre ou un bâti en pierre ne sont pas la garantie d’une construction dans « le style du pays ». La volumétrie, l’implantation, les loutres ont une grande importance dans la réalité de l’architecture locale. Cette première fiche de recommandation architecturale aborde la question de construire sur la pente et de quelle manière implanter sa aison sans bouleverser le profil naturel de son terrain. Sur les terrains en pente, les bâtiments seront implantés de manière à rester au plus près de la forma du terrain naturel. Les terrasses (faïsses) seront conservées et restaurées. La commission urbanisme |
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Exemple de bâti encastré dans le sol. |
A éviter
La maison est encastrée dans le terrain par un déblai important. Cette implantation oblige à tenir le talus en aval par un soutènement lourd et onéreux. L’apport de lumière naturelle est ainsi réduit sur la façade arrière. |
Solution possible
La maison est posée de manière équilibrée selon le principe de déblai/remblai (apport en talus de ce qui est enlevé en décaissement). La construction respecte ainsi le terrain naturel, sans surcoûts de terrassement et de fondations. |
Exemple de taus trop important |
A éviter
La maison est en équilibre instable sur un talus rapporté en remblai. Il est nectaire d’aller chercher le bon sol pour les fondations. Cette solution est coûteuse en terrassement et fondations. |
Solution idéale
La maison épouse parfaitement la forme du terrain. Cette implantation est respectueuse de la topographie de l’environnement paysager et contribue à l’économie général du projet. |
Des volumes simples
Fiche n°2
Construire et rénover à Labeaume : Recommandations architecturales
Pour faire vivre le PLU (Plan Local d’Urbanisme) dont la commune de Labeaume s’est doté, le bulletin municipal publie à chaque numéro une petite fiche de recommandations en matière de construction. La première fiche a évoqué la manière de construire sur la pente.
Cette deuxième fiche propose une réflexion sur la volumétrie des bâtiments et la manière de construire selon les modes de vie d’aujourd’hui dans le respect du patrimoine bâti qui fait la qualité des paysages de Labeaume (ci-contre extrait de l’article 11 du PLU et illustration).
Dans les secteurs ruraux comme le notre, les modes de vie ont évolués de génération en génération. L’habitat ancien était fortement lié au travail alors que l’habitat d’aujourd’hui est davantage dédié aux loisirs et au repos.
La ferme traditionnelle comprenait au moins deux niveaux : au rez-de- chaussée les locaux liés à l’activité agricole et à l’étage l’habitation. Dans la maison des années 60 le garage a remplacé les locaux agricoles et l’habitation est restée à l’étage avec un balcon ou une terrasse (la villa). La maison d’aujourd’hui est le plus souvent de plain-pied dans un souci d’osmose gourmande avec la nature environnante.
Si la fonction de l’habitat a changé, sa forme doit toujours correspondre aux contraintes du territoire (climat, forme du terrain, exposition…).
Une maison a toujours été constituée de 4 murs et un toit pour se protéger des agressions extérieures.
Les maisons récentes souvent complexes et maniérées dans leurs formes sont un phénomène de mode qui n’ont rien à voir avec la qualité de vie dans la maison. Ce sont des modèles souvent bien mal inspirés de l’architecture provençale (méditerranéenne).
Il s’agit aujourd’hui de construire une maison qui répond aux attentes de ses usagers. Des volumes simples et bien pensés s’insèrent logiquement dans leur environnement. Ils sont souvent le résultat d’une réflexion approfondie sur “l’habiter”.
Maison ancienne, volumes simples et fonctionnels : terrasse protectrice, voûte de pierre porteuse |
Maison néo-provençale, avec faux cintres en béton. La (mauvaise) forme prime sur la fonction |
Maison contemporaine aux volumes adaptés à la fonction d’habitat. |
ARTICLE 2 DU PLU – VOLUMÉTRIE
Les nouvelles constructions devront comprendre de 1 à 2 volumes alignés ou décalés perpendiculairement les uns par rapport aux autres.
Un troisième volume sera toléré pour un garage, une remise ou une terrasse couverte.
La hauteur des bâtiments d’habitation est limitée à R+1+combles.
La commission urbanisme
Usage de la couleur
Fiche n°3
Construire et rénover à Labeaume : Recommandations architecturales
L’architecture traditionnelle de la commune de Labeaume est caractérisée par la cohérence de ses volumes bâtis, la dominance de la pierre (le plus souvent apparente) et donc par l’unité des teintes des façades. Aujourd’hui, il est rare de pouvoir construire en pierre et les nouvelles habitations sont le plus souvent constituées d’une maçonnerie enduite (agglomérés de ciment, brique). Cette troisième fiche propose une réflexion sur la manière d’aborder les teintes et les couleurs des constructions neuves. Chaque nouvelle construction a un impact fort sur son environnement (en particulier dans les paysages de pente ou le bâti est visible de loin). Cet impact peut être atténué par une implantation réfléchie de lamaison, par des volumes simples et surtout par des couleurs et matériaux discrets et sobres.La couleur est un repère fort dans le paysage. Il est important de bien réussir le choix de coloration des façades enduites afin d’insérer harmonieusement un nouveau bâtiment dans son environnement. |
Article 4 du PLU – FACADES
Sur la maçonnerie de brique, d’aggloméré de ciment ou de béton, les façades seront enduites au mortier batard finition lisse, frottée ou grattée. Les finitions en enduit écrasé sont interdites.
Les teintes d’enduits auront un ton soutenu.
LA TEINTE DE LA FACADE
Plus la teinte de la façade est foncée, moins elle est visible dans le paysage.
L’échelle de graduation des teintes (de 0% ou blanc à 100% ou noir) permet de mesurer l’intensité d’un bâtiment et son impact dans son environnement.
Si votre maison est visible de loin, mieux vaut choisir une teinte soutenue de 50%de gris à plus.Si votre maison n’est visible que de près ou dans une zone ombragée une teinte plus claire sera plus adaptée.
LA COULEUR DE LA FACADE
Au même titre que les teintes (du blanc au noir), les couleurs ont une influence sur la perception (de loin ou de près) d’une maison. Les couleurs vives (ainsi que le blanc) sont visibles de loin. Les couleurs pastels ou neutres, restent perceptibles sans créer une tache trop visible dans le paysage. En secteur bâti, il est bon de rechercher une harmonie de couleur avec les maisons voisines. |
LA FINITION DES ENDUITS
Afin de respecter des savoirs-faire traditionnels, il convient de réaliser des enduits avec une texture sobre qui met en valeur les volumes de la maison. Les enduits frottés , grattés ou lissés sont préconisés pour leur mise en oeuvre.
Les enduit “rustiques” et écrasés présentent des aspérités qui retiennent les saletés. Leur aspect est alors vite dégradé.
Enduit lisse |
Enduit frotté |
Enduit écrasé |
Enduit gratté |
À ÉVITER : enduit écrasé et enduit “rustique” ou “néo-provençal”. |
Enduit rusique |
Le Labeaumois bulletin municipal
Les murs de clôture, les murs bahut
Fiche n°4
Construire et rénover à Labeaume : Recommandations architecturales
Les paysages de la commune de Labeaume sont caractérisés par l’omniprésence de la pierre, sous toutes ses formes : roche affleurante sur le plateau, falaises en bordure de rivière, habitat traditionnel en pierre et murettes (clapas, enclos). Labeaume, clapas |
Cette quatrième fiche donne quelques précisions sur la nature du mur en pierre de clôture (ou mur bahut) afin de le réaliser ou de le restaurer dans les meilleures conditions.
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1. Muret de clôture, gros blocs de couronnement.
2. Chaperon arrondi en pierres taillées.
3. Chaperon en blocs de pierres taillées.
Un mur bahut est un mur surmonté d’un ouvrage comme le couronnement ou le chaperon : c’est ce qui termine un édifice ou une portion d’édifice dans sa partie supérieure, pour éviter les infiltrations d’eau.
Les chaperons ont une fonction essentielle de protection du mur contre les infiltrations d’eau (voir schéma ci-contre sur les dégâts de la pluie).
Les différentes formes de murs de pierre peuvent être source d’inspiration pour l’édification de clôtures ou de murs bahut (voir ci-contre l’extrait du règlement du PLU de la commune).
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1. Mur de pierre surmonté d’un grillage.
2. Mur de pierre surmonté d’une grille.
3. Mur de pierre surmonté d’une haie.
À l’origine, les clapas ou murettes avaient plutôt pour but de délimiter un parcellaire en nettoyant le sol des pierres et cailloux existants. L’évolution en clôture de protection est récente, elle date du développement de l’habitat individuel.
Conserver les murettes de pierre existantes ou en créer de nouvelles peut contribuer à faciliter l’adaptation du bâti récent à son environnement paysager. La simplicité des ouvrages et leur équilibre visuel sont la marque de fabrique des paysages ruraux.
La commission urbanisme
Mairie de Labeaume, mur d’enceinte.
Les dégâts de la pluie.
Le mur de clôture (ou mur bahut) est sans
chaperon ni couronnement.
L’eau de pluie s’infiltre entre les deux
parements de pierre (schéma 1), le mur est
déstabilisé et peut s’écrouler (schéma 2).
Principaux principes constructifs.
La pierre de blocage (1), le limousinage ou
pierre grossièrement équarrie (2) et la
pierre de taille (3).
Principaux types de couronnement
ou chaperons.
ARTICLE 6 DU PLU – CLÔTURES
Les clôtures en limite des voiries communales sont limitées a une hauteur de 1,80m. Seules les clôtures végétalisées, en métal à barreaudage vertical, grillage vert ou galvanisé et pierres sont autorisées.
Les murettes en pierres existantes en limites de propriétés devront être conservées. Elles pourront être surmontées de grillage ou de métal dans la limite de hauteur de 1,80m hors-tout.
HABITER AUJOURD’HUI
Fiche n°5
ARCHITECTURE VERNACULAIRE ET ARCHITECTURE CONTEMPORAINE
UN PATRIMOINE BÂTI EN CONSTANTE ÉVOLUTION
Sur la commune de Labeaume, l’architecture traditionnelle est un bel exemple de l’emploi des matériaux issus du sol, au service de formes architecturales adaptées à un terrain souvent difficile. La grande diversité patrimoniale de Labeaume (de l’Abeille à la maison Unal) est la conséquence de ces innovations. Construire ou restaurer aujourd’hui, c’est répondre à de nouvelles exigences liées à l’évolution de la société et des manières d’habiter. |
Située à Labeaume, la maison Unal bénéficie du label du patrimoine du XXe siècle depuis 2003. |
CONSTRUIRE PAR MIMÉTISME
S’inspirer de l’architecture traditionnelle par mimétisme se traduit trop souvent par l’idée de respecter le “style du pays” et de réaliser une mauvaise copie de l’ancien à grands renforts de génoises, de tuiles “canal” et de cintres non justifiés. |
CONSTRUIRE PAR OPPOSITION
Construire par opposition, c’est confronter de nouvelles formes architecturales avec les formes traditionnelles pour affirmer les différences de modes d’utilisation de la maison et continuer à contribuer à la mise en valeur du paysage bâti ou naturel. |
Le modèle ancien avec sa façade pignon et son courradou. |
Ce projet de quatre maisons groupées à Labeaume fait référence à l’architecture locale par l’emploi de la pierre de pays en structure. |
Heureusement, s’inspirer de l’architecture traditionnelle par mimétisme c’est aussi faire référence aux formes traditionnelles en les faisant évoluer pour améliorer le confort (apport de lumière naturelle) et utiliser de nouveaux matériaux plus performants.
123 1.Le modèle ancien, ferme traditionnelle avec une cour intérieure. 2. Bâtiment ancien restauré, une verrière remplace la cour intérieure. 3.Maison contemporaine, un séjour largement vitré occupe l’espace central. |
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4. L’extension contemporaine permet de créer une pièce de séjour largement ouverte sur le paysage côté sud. 5. Commune de Cruas, site médiéval classé Monument Historique. |
Le patrimoine hérité de nos ancêtres n’est pas seulement un catalogue d’images de beaux bâtiments et de grands paysages figés dans le temps. Le véritable patrimoine à transmettre ce sont les savoir-faire, authentiques témoins du génie humain.
Une maison bien pensée et bien bâtie peut être ancienne ou contemporaine. Elle répond aux besoins de ses occupants et reste en harmonie avec son territoire.Occuper un territoire c’est savoir vivre avec le cycle des saisons, savoir utiliser la topographie et savoir optimiser les ressources à disposition.
De tout temps, la qualité d’un bâtiment au regard de l’environnement a du satisfaire à plusieurs exigences:
– Maîtriser les impacts du bâti en utilisant les opportunités du site. (exposition, vents dominants)
– Gérer les avantages et inconvénients de la parcelle. (taille, forme, pente)
– Créer un environnement intérieur agréable et sain. (ensoleillement, ventilation)
– Préserver les ressources naturelles en optimisant leurs usages. (matériaux de construction, eau, chauffage)