Labeaume est bien connu pour ses jardins suspendus, présents tantôt en haut, voir à mi-hauteur ou au bas des falaises, mais également sur le plateau des Gras. Souvent dotés d’aménagements hydrauliques complexes, ces jardins sont à découvrir.
Les jardins suspendus et leurs aménagements hydroliques ; Véritable réseau taillé dans la roche, les canaux et les gourgues recueillaient les eaux de pluie, tempérées grâce à la chaleur solaire, provenant des citernes, réservoirs naturels, ou des fontaines (sources). A savoir les jardins dits suspendus et autres (la Dinde Rouge, au mas du Récatadou, à Saint-Genest, au Puech, à Postefabre, à Saint-Martin, à Faveyrolle etc..).
LES JARDINS « SUSPENDUS » DU RECATADOU À LABEAUME
PAYSAGE ET CULTURE DE PIERRE
LES JARDIN SUSPENDUS EXTRAORDINAIRES DU RECATADOU
Les jardins ont toujours été des lieux respectés voir vénérés mais aussi des lieux de production indispensable pour l’équilibre et la survie de la population. Depuis la très haute antiquité, la bible ne cite t elle pas les jardins de Babylone (une des sept merveilles du monde). Plus proche de nous la célèbre chanson que nos parents et grands parent ont tant fredonné « le jardin extraordinaire » de Charles Trenet.
1 – PRESENTATION DU SITE DES JARDINS SUSPENDUS DU RECATADOU
Falaise calcaire d’environ 50 mètres d’élévation, en bordure de la rivière la Beaume.
Au sommet, de celle-ci, se dresse une ancienne habitation.
Labeaume possède peu de zones agricoles terreuses en plaine. Les anciens ont du faire preuve d’ingéniosité très tôt, afin de nourrir toutes ces bouches.
Chanceux étaient les propriétaires de terrains en bordure de falaises, très vite ils ont su tirer profit de ses parcelles en constituant des jardins suspendus accrochés à la roche.
Ces jardins sont généralement de petite taille, de surface inégale, et sur différants niveaux.
Ils sont présents tout le long de la rivière, rive gauche, de Gadret à Peyroche, en bas, à mi hauteur ou en haut des falaises et un dernier jardin couronnait le tout sur le plateau.
Il nous est difficile de dater avec précision la construction du mas.Il est cependant déja mentionné sur le premier cadastre de 1808. On peut donc supposer que dès cette date, les jardins existaient.
Deux dates se trouvent gravées dans la falaise : 1874 et 1891.
Le mas du Récatadou était la propriété de la famille Reynaud. Au début du XIX ème siècle, Isidore Reynaud né en 1817, y habitait et fut sans doute le tout premier à mettre en valeur se terrain, suivit de son fils Clovis né en 1867, puis Adolphe Reynaud né en 1907 et enfin Auguste Reboul né en 1910 ont contribué successivement à l’amélioration des jardins
En 1954, par héritage, la bâtisse a échue à Mme et Mr Augustine et Charles Mouchet.
Elle fut vendue au comité d’entreprise Berlier quelques années plus tard, vers 1970, pour en faire une colonie de vacances.Vendue à la mairie de Labeaume en 1992, aujourd’hui, toujours propriété communale.
Une partie du bâtiment, après extension, fût transformé en salle polyvalente, et les anciens bâtiments sont devenus la maison des associations.
Précisons que « Récatadou » signifie : lieu bien rangé. Ce nom nous vient du premier directeur de la colonie Berliet. La propriété se trouve au quartier St Genest.
Le débroussaillage fut le point de départ de la remise en valeur. Chaque année, au printemps, plusieurs associations se regroupent pour un débroussaillage collectif.
Plusieurs personnes ont remarqué une lente dégradation des abords du site. Les escaliers, dont les marches se détachent, deux grands trous en formation où l’eau de pluie emportait la terre dans le lit de la rivière.
Ces jardins, envahis par une épaisse végétation d’arbres et arbustes, a contribué à leur dégradation progressive, ainsi que les aléas climatique. Abandonnés depuis environ une soixantaine d’années les avaient rendu impénétrables, échappant au regard des prommeneurs. S’ajoute la configuration des lieux particulièrement accidentés
Devant l’urgence, l’association « Dolmens et Patrimoine » de Labeaume propose le débroussaillage des jardins du Récatadou en 2007.
Le dimanche 25 mars 2007, les membres des diverses associations locales ainsi que la mairie, étaient présents se jour là pour « l’opération débroussaillage ».
Cela a permis de dégager plusieurs terrasses accrochées à la falaise, en mettant les participants en admiration devant le spectacle qui s’offrait à eux, devant l’audace et l’ingéniosité dont ont fais peuve ces bâtisseurs de l’extrêmes. Ils étaient autrefois, paysans, carriers, maçons.
Suite à cette journée une équipe de bénévoles a poursuivi le nettoyage, en raison d’un samedi par mois durant 8 mois de l’année. Les bénévoles ayant atteint leurs objectifs de débroussaillage, laissèrent les trois dernières terrasses en état pour témoignage de l’état avant la réhabilitation.
Depuis 2008, la commune de Labeaume, oeuvre à la mise en valeur du site du Récatadou.
Les coûts, les subventions
Les premiers dossiers de subvention ont été déposés.
En 2008 Le chantier s’est déroulé en deux phases. Les efforts se sont concentrés sur les terrasses à la « diaclase » ou « à voir », la première fin 2008 (remontage de l’escalier), interrompue pour cause d’effondrement d’une partie du mur, puis repris en 2010.
Une subvention de 4960 € a été obtenue du Conseil Général de l’Ardèche, pour un coût des travaux de 8175 € (travaux effectués par l’entreprise Gaillard de Chambonas). Ces travaux ont permis de réhabiliter et sécuriser entièrement ces jardins en offrant un belvédère à la population locale et touristique, permettant d’admirer en toute sécurité ces magnifiques jardins.
Puis en juillet 2011 a débuté, la restauration des deux grandes terrasses sous la maison des associations, appelées, » les jardins à la voûte plate » ou » les jardins à voir ». Cette phase des travaux, a permis d’obtenir d’autres subventions du Conseil général( 8010 € )et du Conseil Régional (12000 €), les travaux s’élevant à 35.126,52 € plus 5.083,00€.
Une troisième tranche est prévue pour un coût de travaux de 50.000 € et 25.000 € de subventions dans le cadre du GPRA, pour la valorisation du patrimoine dolménique et cyclopéen. Cela qui permettra de sécuriser l’ensemble des jardins mais également la reconstitution du mur et escaliers dans la roche, ouvrant ainsi d’autres jardins à la visite.
Historique des jardins :
La construction des jardins et des plates formes est l’oeuvre la famille REYNAUD (de père en fils et petit fils), au début du XIXème siècle. Ils étaient tous maçons et carriers de profession.
Ils n’ont pas hésité à s’accrocher, voire être suspendu à des cordes, dans le vide, pour bâtir certains de ces murs en bordure de falaise.
Il a fallu créer ces jardins car il y avait peu de terre, les familles étaient nombreuses, la seule opportunité était de conquérir dans le vide entre deux roches que l’on fermaient par un mur en pierres sèches pour maintenir la terre.
Terre qu’il fallait apporter en la récupérant ailleurs, parfois dans des diaclases (fissure dans la roche). Une fois vidée de terre, les diaclases devenaient des lieux de stockage d’eau de pluie appelés citerne.
Chaque faïsse ou terrasse avait une fonction particulière.
Jardins de printemps, légumes divers en fonction des saisons, fraisiers, pieds de vigne, petits pois, pois chiches…Etc…
Autour de la maison la terre était destinée aux céréales, champs plus étendu, en bordure du terrain. Le long de certains murs, étaient plantés des arbres fruitiers de toutes sortes : figuiers, oliviers, pommes, poires, sorbes, aliziers, muriers pour nourrir les vers à soie de la maison.
Figues et cocons ont pendant longtemps été la source de revenu principal en argent frais de la maison, car des leveurs passaient à domicile et payaient « cash » la marchandise ainsi achetée. Le reste de la production était écoulée en faisant du troc.
Au jardin appelé maintenant à la » voûte plate » ou « à vivre « , il existe un passage plus ou moins creusé dans la roche, c’était un raccourci afin d’accéder à d’autres jardins et notamment celui crée au bord de la rivière. Cela rendait l’arrosage plus facile.
Les crues emportaient fréquemment ces jardins en bordure de rivière et ils devaient être alors réaménnagés.
Il va de soit que tout les blocs de roche et pierre proviennent du lieu, extrais sur place et réutilisés dans la construction de tous ses murs.
Les jardins à la diaclase ou à voir sont une succession de trois jardins superposés. Le chemin d’accès se trouve être les murs de soutènements, sorte de chemin de ronde, afin d’optimiser au maximum la surface du sol pour la réserver à la production de légumes.
Pour ce jardin, ils sont allés jusqu’à inventer un passage souterrain, tunnel crée de toute pièce. Le dessus, couvert de dalle de calcaire, recouvre le terrain.
La toiture du tunnel devient ainsi productive, tout en ayant un nouveau jardin.
Tout les murs de soutènements sont en arc de cercle, comme les bâtisseurs de cathédrales, afin de créer des arcs de décharges et ainsi solidifier les murs.
Un quatrième petit jardin est visible. Il est le seul à être accessible par un autre passage.
Ce jardin se prolonge par un autre au dessus de la diaclase, dont le remplissage n’a pas été terminé. Un autre est visible, commencé avec le décollement de la roche, qui à été ripé en bordure de falaise pour créer l’amorce d’un mur, jardin jamais achevé…
L’eau :
La maison ne possédait pas de puits, seule la citerne en bout de terrain existait, remplie par l’impluvium se trouvant à coté ou en dévient l’eau du chemin.
L’eau se reposait pendant 2 jours après y avoir jeté un sac de chaux vive.
Une citerne était en construction à l’intérieur de la maison, mais ne fut jamais achevée.
Une autre citerne est visible devant la maison avec une bonde de vidange au bas. Elle fut créée pour les besoins de la colonie car à cette époque la maison n’était pas encore desservie en eau, comme aujourd’hui. Elle fut supprimée lors de son raccordement au réseau d’eau.
La reconnaissance de nos jardins n’est plus à démontrer, en 2010, TV5 Monde est venu filmer. En 2011, c’est le tour de TF1, puis en 2012, nous avons été contacté par une société de production Parisienne afin de réaliser un tournage sur les jardins suspendus du Récatadou, dans le cadre de l’émission des « Racines et des Ailes ». Le tournage à eu lieu le 1 et 2 juin 2012 et diffusée sur France 3 le 1 mai 2013.
Le devenir :
La municipalité met tout en œuvre pour poursuivre la restauration et la sauvegarde de se travail commencé depuis plusieurs années afin de réhabiliter ce lieu magique et transmettre aux générations futures ce riche patrimoine que nous ont légué les anciens Labeaumois.
Un verger de collection de Figuier au Récatadou.
Lors de la séance du 14 novembre 2011, le Conseil Municipal a délibéré sur un projet de conservatoire du figuier.
Pour donner une véritable dimension aux terrasses récemment rénovées du Récatadou, La municipalité propose la plantation de figuiers pour la création d’un verger de collection voir plus tard d’un conservatoire sur la commune de Labeaume.
En effet, la résistance aux maladies, le faible besoin en eau et la rusticité de cet arbre fruitier le rend parfaitement adapté au site.
Cette création a triple vocations : identitaire, culturelle et ethnologique.
Pourquoi ce choix :
Les habitants de notre commune étaient appelés autrefois « les beca figue et sauto ron » (les mangeurs de figues et sauteurs de rochers). C’est dire si la présence des figuiers était une permanence sur notre territoire, certaine famille en faisait sécher jusqu’à 2 tonnes. Les figues étaient séchées sur des séchoirs en bois ou en grillage, sorties le matin rentrées le soir ou à la première ondée. Certaine famille ont adopté d’autre séchoir dans le style d’abris de carrier, de cabanes en pierre ou les replis de la roche forment un abrit aéré, mais couvert en cas de pluie. Une famille possédait même une alambique ou était distillé de l’alcool de figue. Les figues séchées servaient surtout pour donner à manger aux cochons. Des leveurs passaient à domicile pour acheter celle-ci une fois sèche.
Ce conservatoire va permettre le recensement et la préservation des différentes souches de figuiers Labeaumois 10 variétés connu à ce jour, ainsi que des différentes variétés de notre région.
La plantation commencée le jeudi 26 janvier 2012, est composée de 30 plants, représentants 15 variétés différentes.
Il a été planté des Figuiers femelles, donnant des fruits de couleurs (blanches, jaunes, vertes, grises ou rouges, noires ou violet foncés, bifères et unifères).
Les variétés bifères appelées aussi « figue fleur », donnent 2 récoltes par an et les variétés unifères produisent une seule récolte.
Le caprifiguier, variété male, donne des figues immangeables, mais et c’est ce pourquoi il doit être planté, les figues du caprifiguier abritent en hiver un insecte, le blastophage qui est un élément indispensable pour la pollénisation de certaines variétés.
Le verger se situe sur la propriété communale des jardins du Récatadou, restaurés en juillet 2011, sous la maison des associations, à côté et en dessous du parking.
En décembre 2012, il a été planté 30 nouveaux Figuiers, ce qui porte à 60 le nombre de plants soit 30 variétés différentes, chaque variété est représentée par deux plants, se rajoute les 10 variétés typiquement de Labeaume.
En 2013, 28 autres variétés sont plantées à Saint-Alban Auriolles (dans les jardins du Mas Daudet) qui c’est associé à la commune de Labeaume pour accroitre le conservatoire du figuier. Pour totaliser, à se jour, sur les deux communes, 60 à Labeaume 56 à St-Alban-Auriolles plus 10 et 10 sur chaque commune des variétés locales soit un total de 136 plants.
Nous espérons que cette action participera à une meilleure connaissance de notre patrimoine et qu’elle se développera dans les années futures.
Jean-Claude Fialon
Verger de collection – de Labeaume -Saint Alban-Auriolles
Sélection des variétés de Labeaumoise (60) et de Saint-Alban-Auriolles en vert (56)
- 1) ABRICOU
- 2) ABRICOU
- 3) ALMA
- 4) ALMA
- 5) APOLLERE
- 6) APOLLERE
- 7) ASFAR
- 8) ASFAR
- 9) BECANE
- 10) BECANE
- 11) BELLONE
- 12) BELLONE
- 13) BLACK MISSION
- 14) BLACK MISSION
- 15) BLANCHE
- 16) BLANCHE
- 17) BOURGEOISE
- 18) BOURGEOISE
- 19) BOURJASSOTTE NOIRE (Violette de Solliès –Bourassotte)
- 20) BOURJASSOTTE NOIRE (Violette de Solliès –Bourassotte)
- 21) BRAGROTTO NERO
- 22) BRAGROTTO NERO
- 23) BREVA
- 24) BREVA
- 25) BROWN TURKEY
- 26) BROWN TURKEY
- CAPRIFIGUIER
- CAPRIFIGUIER
- 27) CAVALIERE
- 28) CAVALIERE
- 29) CENDROSA
- 30) CENDROSA
- 31) COL DES DAMES BLANC
- 32) COL DES DAMES BLANC
- 33) COL DES DAMES GRIS
- 34) COL DES DAMES GRIS
- 35) COL DES DAMES NOIR
- 36) COL DES DAMES NOIR
- 37) CONADRIA
- 38) CONADRIA
- 39) DALMATIE
- 40) DALMATIE
- 41) DAUPHINE
- 42) DAUPHINE
- 43) DOREE (Goutte d’or de Carpentras)
- 44) DOREE (Goutte d’or de Carpentras)
- 45) DOTATTO
- 46) DOTATTO
- 47) GENTILE
- 48) GENTILE
- 49) GOUTTE DE MIEL
- 50) GOUTTE DE MIEL
- 51) GRISE DE BREGOUX
- 52) GRISE DE BREGOUX
- 53) GRISE DE ST JEAN
- 54) GRISE DE ST JEAN
- 55) GROSSE GRISE
- 56) GROSSE GRISE
- 57) LONG D’AOUT
- 58) LONG D’AOUT
- 59) MACCA
- 60) MACCA
- 61) MADELEINE DES DEUX SAISONS
- 62) MADELEINE DES DEUX SAISONS
- 63) MARABOUT
- 64) MARABOUT
- 65) MARSEILLAISE
- 66) MARSEILLAISE
- 67) MARY LANE
- 68) MARY LANE
- 69) MOSCATEL
- 70) MOSCATEL
- 71) NAPOLITAINE
- 72) NAPOLITAINE
- 73) NAZARETH
- 74) NAZARETH
- 75) NEFIACH
- 76) NEFIACH
- 77) NEGRETTE DE PORQUEROLLES
- 78) NEGRETTE DE PORQUEROLLES (manque 1 plant)
- 79) NEGRONNE
- 80) NEGRONNE
- 81) NOIRE DE BARBENTANE
- 82) NOIRE DE BARBENTANE
- 83) NOIRE DE CAROMB
- 84) NOIRE DE CAROMB
- 85) PANACHEE
- 86) PANACHEE
- 87) PARADISCO
- 88) PARADISCO
- 89) PASTILIERE
- 90) PASTILIERE
- 91) PETITE D’ALGER
- 92) PETITE D’ALGER
- 93) PORTUGAL 80
- 94) PORTUGAL 80
- 95) RAVIN DE CALCE
- 96) RAVIN DE CALICE
- 97) RONDE DE BORDEAUX
- 98) RONDE DE BORDEAUX
- 99) ROSCOFF
- 100) ROSCOFF
- 101) SHAME
- 102) SHAME
- 103) SHENSHORE
- 104) SHENSHORE
- 105) SUCRE VERT
- 106) SUCRE VERT
- 107) SUCRETTE
- 108) SUCRETTE:
- 109) SULTANE
- 110) SULTANE
- 111) TROJANO
- 112) TROJANO
- 113) VERDAL
- 114) VERDAL
- 115) VERDALE
- 116) VERDALE
Histoire du Récatadou et de ses jardins par Mr Reboul petit fils, et arrière petit fils des constructeurs.
Le 28 juillet 2012
Monsieur,
En regardant le site des jardins de Labeaume, j’ai eu la joie de trouver la trace de la famille maternelle.
Cette maison est la maison où est née ma chère mère, ainsi que ses quatre frères et sœurs.
Pour vous préciser que l’ainée des enfants, Augustine, est née en 1900 et la dernière, ma mère, est née en 1911. Tous sont nés à la maison signalée sur leur livret de mariage « né à St Genest, commune de Labeaume ». Je n’ai jamais entendu le nom de Recatadou. Cette maison appartenait, et avait été construite par mon grand-père, Clovis REYNAUD et son père.
Je vais vous mettre en pièce jointe un certain nombre d’information afin de ne pas trahir leur mémoire.
Vous en souhaitant bonne réception, veuillez croire Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.
Roland REBOUL
Histoire du Recatadou
La maison appelée aujourd’hui « le Recatadou » est la maison natale de ma mère et j’y ai passé de longs mois de vacances jusqu’en 1954, année du décès de ma grand-mère.
A l’époque, cette maison s’appelait St Genest, fut d’ailleurs confirmé sur les registres de naissance. C’est vérifiable sur les actes de naissances où il est écrit « née à St Genest, le 5 mai 1911 » date de naissance de ma mère.
Cette maison, transformée aujourd’hui a été construite par mon arrière grand-père et mon grand-père, Clovis Reynaud, qui était maçon de profession.
Ils ont aussi construis tous les murs de soutènements de la terre autour de la maison, y compris ceux qui sont en surplomb du coté de la rivière. Mes grands-parents et parents m’ont toujours raconté qu’ils en ont construis certains, suspendus à des cordes.
Pourquoi créer ? Parce qu’ils avaient un peu plus de terre à cultiver et chaque « faîsse » avait une fonction particulière en fonction de son orientation ! Jardins de printemps, légumes, fraisier, pieds de vigne particulier…etc…Je pourrais vous reconduire où tout ceci poussait.
Autour de la maison la terre était destinée au blé mais autour du terrain, le long des murs, poussaient toute sorte d’arbres fruitiers. Figues, pommes, poires, sorbe, alizes…etc.…Il y a eu des figues de barbarie qui avaient été rapportées.
Les figues étaient ramassées et séchées sur la terrasse qui n’était pas couverte et qui servait aussi à fouler le blé avec la paire de boeufs.
Les muriers étaient nombreux aussi puisqu’ils ont élevé très longtemps du ver à soie. Figues et cocons ont pendant longtemps été la source d’argent frais, pour le reste, ils faisaient du troc.
Plus tard ils avaient acheté de la terre de l’autre coté de la rivière, aux lieux dit du Moulinat et du Gadret. La vente d’un peu de vin améliorait leur rentrée d’argent.
Le problème était la vendange, lorsque les eaux montaient car il fallait franchir plusieurs gués pour arriver jusqu’à la maison.
– L’eau ; dans cette maison il n’y avait pas de puits, juste une citerne aménagée dans un aven étanche à une cinquantaine de mètre de la maison, cette citerne existe toujours mais est murée. L’eau arrivait dans cette citerne par 2 moyens.
- L’eau qui tombait sur le toit de la citerne. La surface est petite !
- Ils dérivaient l’eau du chemin vers la citerne ! C’était le meilleur moyen pour faire le plein. On la laissait se reposer pendant 2 jours après y avoir jeté un sac de chaux vive. C’était le mode de fonctionnement. Entre temps, nous allions faire la cuvée d’eau chez Monsieur et Madame Meyronnet, qui avaient un puits.
– La solution arrivant était la suivante. Mon grand-père avait envisagé de créer une citerne sous la maison, les travaux avaient d’ailleurs commencés. Il y a dans la cave un trou noir important qui a été creusé, c’était l’ébauche de la citerne.
– Mon grand-père malade, elle ne s’est jamais faite ! En revanche il y a dans la maison une cuve pour faire le vin, les initiales de mon grand-père et de mon oncle y sont gravées RC et RA. Il y a d’ailleurs une date.
– On trouve autour de la maison un certain nombre de choses particulières.
En contre bas vers la rivière mon grand-père a creusé un tunnel dans la roche, c’était un raccourci pour aller dans les vignes et au jardin qu’il avait près de la rivière et qui était emporté par les crues chaque fois qu’il pleuvait.
Voilà, je vous aie donné ces informations car j’ai eu beaucoup de plaisir à voir que les choses reprenaient vie. Car toute vie s’est arrêtée pour la maison après le décès de ma grand-mère en 1954.
Après son décès c’est mon oncle Monsieur Mouchet Charles et ma tante Augustine qui ont hérités de la maison, quelques années plus tard, ma tante est décédée, mon oncle a vendu la maison à une société de Lyon ( Comité d’entreprise Berliet) qui y a crée une colonie de vacance. Elle a subi de nombreuses transformations qui n’ont pas toujours étaient heureuses.
Revoir ce lieu reprendre vie m’a fait très plaisir.
Merci pour mes ancêtres et mes parents.
Monsieur Roland REBOUL
Différentes phases des travaux de réabilitation des jardins du Récatadou en 2010
Jardin dit à la diaclase ou Jardin à voir
Différentes phases des travaux de réabilitation des jardins du Récatadou en 2011
Jardin dit à la voûte plate ou Jardin à vivre
Des racines et des Ailes, France 3, mai 2013