Architecture de l’habitat

Architecture de l’habitat à Labeaume

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Le chef-lieu est un véritable dédale de ruelles et de calades.
Les maisons ont un riche caractère architectural.

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Présentation d’une activité méconnue : les voiles de béton

L’architecture éveille un intérêt collectif, si l’on s’en réfère à l’engouement sans cesse renouvelé que provoque notre maison de Chapias, bien malgré nous, depuis sa création.
Voilà déjà 26 ans que nous avons décidé de cette aventure, qui se prolonge, car la fin d’un rêve ne se quitte qu’à regret.

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1972 : Maison Unal, Labeaume.
Architecte : Claude Haûsermann-Costy
surface de coque : 1400m2.
Autoconstruction permanente depuis 1972

Notre propos n’a jamais été la provocation, ni la singularisation. Nous avons simplement essayé d’adapter notre habitat au lieu qui allait le recevoir, ainsi qu’à notre caractère et nos inspirations. Mais de l’adapter avec les moyens techniques d’aujourd’hui, ceux que nous pouvions dominer sans être « spécialistes », ceux qui sont les moins chers à mettre en œuvre par un couple seul.

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1972 : Maison Unal, Labeaume.
Architecte : Claude Haûsermann-Costy
surface de coque : 1400m2.
Autoconstruction permanente depuis 1972

 

Ils sont aussi les plus souples à se plier aux formes du rêve, et permettent mieux que d’autres le respect de l’environnement.
De l’architecture imaginée par Claude Haüsermann – Costy à notre réalisation, le jeu naturel de l’échange a tenu parfaitement ses promesses.
Il a même débordé sur une profession, puisque de notre collaboration est née mon activité d’aujourd’hui, qui n’a d’équivalent structuré…
« Ferraillologue »… par dérision, cet « état » me permet de prolonger un peu partout, en France et à l’étranger, pour de grands créateurs, ces carcasses sculptées qui donneront leur force aux formes inventées, et qu’un béton projeté opacifiera, pour les masquer définitivement.
Piscine – sculpture intégrée aux rochers, ou suspendue dans une pente, grands bâtiments officiels aux courbes inattendues, « murs d’escalade » sculptés comme de grands signaux solitaires, jeux d’enfants pour les parcs de loisirs, aucune de mes réalisations ne se ressemble, aucune standardisation ne s’inscrit dans mes travaux.
C’est un grand intérêt de pouvoir ainsi s’impliquer dans des recherches sans cesse différentes, d’intervenir sur des chantiers toujours en marge, de pouvoir réaliser ce qui demeure à la limite du possible, pour bien des concepteurs.

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1988
Fût de la Salle d’Orgue de la Cité de la Musique
Parc de la Vilette, Paris
Architecte : Christian de Portzamparc
Surface : 750 m2 Hauteur : 16 m.

C’est également une chance que permet cette architecture, libérée des carcans orthogonaux sur de nombreux points, d’offrir suffisamment de légèreté afin d’être à l’aise un peu partout.
Pouvoir travailler avec des architectes comme Christian de Portzamparc, Renzo Piano, Antti Lovagag, l’Atelier B 3 L, Jean-Marc Blanche, Hubert Mesnier, Jean-Michel Ruols, Thierry Valfort, Philippe Chaslot, Claude et Pascal Haüsermann, bien sûr, mais également des sculpteurs comme Ipoustéguy, des peintres comme Francis Naves, des écrivains comme Martin Gray, ou avec tant d’autres moins connus mais tout aussi motivés pour inscrire dans le paysage autre chose qu’une succession de moellons si correctement alignés, relève pour moi d’une forte motivation : ne pas banaliser la chose bâtie.

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1987
Piscine suspendue à Roquebrune Cap Martin.
Architecte : Thierry Vlfort.
Diamètre du bassin : 10 m.

Le voile de béton est une réponse, parmi tant d’autres, à ce souhait.
Les ouvrages sur lesquels j’interviens n’ont pas tous le même prestige, ni la même importance, mais ils ont cependant en commun la créativité des formes et leur étude est un plaisir à chaque fois renouvelé.
J’apprécie l’exception de mon « statut marginal » sur des chantiers tel que la Cité internationale de Lyon, ou la Cité de la Musique à Paris, où mes interventions ne peuvent être considérées comme du domaine du bâtiment, et pourtant…
Sculpter dans l’espace des volumes arachnéens pour une coque de plus de 2000 m2 faite de barres de fer tissées pour la très sérieuse EDF ne semble pas raisonnable !
Et planter sur des stades allemands, suisses ou espagnols, ou sur des autoroutes, des formes élancées, complexes, galbées, fissurées pour mieux s’y agripper, pour mieux les escalader !…

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1994 : Mur d’escalade de Stuttgart, Allemagne.
Architecte : Jean-Marc Blanche.
Surface grimpable : 750 m2 Hauteur : 14,5 m
Plus grand mur d’escalade en voile de béton.

Et passer des semaines ou des mois devant l’ordinateur, afin de trouver une logique mathématique à des courbes empiriques, à seule fin d’étayer un dossier de présentation, une note de calculs complexes, ou les dessins d’exécution de ce qui deviendra une énorme sculpture ludique !…

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1995 : « Le Galet de Lyon » Architecte : Renzo Piano.
Cité internationale de Lyon, Poste Source EDF
Plus grand bâtiment réalisé en voile de béton.
200m2 de coupe, épaisseur 10cm.
Hauteur : 11,5m

Même les piscines en voile ressemblent à des jouets, incorporés aux rochers, ou suspendues au-dessus du vide ou de la mer, avec leurs plages creusées pour s’y lover, leurs fonds pas même plats, leurs îles fantaisistes…
Sans parler de ces tomates et champignons géants, de ces maisons pour rire et de cette baleine de béton, de ces rampes pour rivières à bouées, ces fausses grottes, ces « pool-house », ces fontaines…
Il faut se rendre à l’évidence, je ne fais pas un métier sérieux…Mais c’est tant mieux : je m’en voudrais pas d’autre.
Alors une maison coque, une maison en voile de béton, quel avantage, quel intérêt ?
Celui de se faire plaisir, je pense.
De découvrir encore et encore, au bout de tant d’années, que les perspectives des courbes sont d’une richesse infinie, que les volumes bâtis sont en perpétuelle mouvance, au gré des saisons, des éclairages et des états d’âme, qu’il est bien agréable de s’y promener autour et dedans.
De s’étonner encore et encore, au bout de tant d’années, d’avoir pu réaliser ce chantier délirant, sans s’en être aperçu, presque avec inconscience.
De s’insurger contre ces cohortes d’indiscrets indélicats, contre ceux qui ne respectent pas la simple intimité d’autrui, en essayant d’admettre la curiosité des autres.

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1989
« l’Arche du Futur, pour Martin Gray, le Tanneron.
Architecte : Thierry Valfort
surface : 400 m2, hauteur : 6 m.

De savoir que les peintures restent à faire, que le revêtement final n’est pas à l’ordre du jour, que depuis 26 ans la maison n’est pas terminée, qu’elle est donc toujours neuve.
Il faut se rendre à l’évidence, nous n’avons pas une maison sérieuse, et c’est tant mieux : nous n’en voulons pas d’autre…

piscine

1992 : Piscine pour maison de Philippe de Suarez
Architecte : Hubert Mesnier.
Surface du bassin : 120 m2
Surface de coque : 250 m2.

Joël Unal, Chapias,

Bulletin Municipal de Labeaume, Le Labeaumois, N°7, Mars 1997